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Le droit musulman (al-fiqh al-islâmî) imprègne notre vie au quotidien au travers des actes cultuels que nous accomplissons (prières, jeûne, zakât, …) mais également dans le domaine des rapports sociaux (mariage, divorce, commerce, ...). Tout m.usulman consciencieux et soucieux du salut de son âme dans cette vie et dans l’autre cherche à s’enquérir des dispositions prévues par le droit musulman au sujet de l’affaire qui le concerne.
Le droit musulman pose aussi de nombreuses questions à nous, Musulmans d’Occident, qui sommes régulièrement confrontés à des situations inédites qui méritent des réponses réfléchies et clarifiées dans un contexte sécularisé comme le nôtre. En outre, l’idée reçue couramment véhiculée par des médias, des hommes politiques, des intellectuels et même certains Musulmans mal informés suggère que le fiqh qu’ils confondent souvent, de manière préméditée ou non, avec la sharî’a, serait une doctrine figée qui n’a pour fonction, toujours selon eux, que de reproduire une vieille littérature religieuse médiévale qui ne sied pas avec l’ère du progrès et de la modernité.
Cette allégation plus que fallacieuse dénote clairement une méconnaissance profonde de la nature du droit musulman et de sa fonction réelle. Ce cours aura d’ailleurs pour but, dans un premier temps, de définir clairement les concepts, prérequis indispensable savant d’aborder la moindre question touchant à ce domaine de la connaissance. Ensuite, il sera question de revenir à l’histoire et à l’évolution du fiqh pour mieux comprendre comment s’est construit ce champ du savoir religieux en partant de l’époque de la Révélation;nous verrons ainsi qu’il est loin d’incarner une réalité rigide.
Nous y découvrirons aussi comment les écoles classiques du droit virent le jour. De même, nous procéderons à un bref arrêt auprès des raisons qui furent à l’origine de la paralysie qui frappa à un moment de l’histoire le droit musulman et comment celui-ci retrouva sa vitalité après des siècles de léthargie.
En outre, l’ijtihâd,étant au centre de la production intellectuelle juridique, nous amènera à saisir sa nature réelle, les conditions de ses prétendants, les modalités propres à cet exercice à partir de ses sources fondamentales et auxiliaires, et enfin les limites de l’ijtihâd. Le musulman étant, dans son quotidien, confronté à des avis contradictoires, il sera intéressant d’appréhender l’attitude qu’il devra adopter, en fonction de sa connaissance des sciences religieuses, qui déterminera son aptitude à se faire sa propre idée de la question ou à suivre tout simplement un avis qui lui sera délivré.
Un dernier chapitre sera consacré aux défis du renouveau dans lequel s’est engagé le droit musulman depuis plusieurs décennies. Quel fiqh voulons-nous en ce 15ème siècle de l’Hégire et 21 ème siècle de l’ère chrétienne?Et quel type de formation proposer à celles et ceux qui désireraient consacrer leur spécialisation au droit musulman ?
Nous espérons sortir de ce cours avec une connaissance éclairée de ce sujet qui s’invite souvent dans notre quotidien mais aussi dans les milieux dit bien-pensants.
